Demain : Un choix de société

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors nous voyons défiler des messages du collectif Bové où certains veulent voter blanc. Votez donc blanc et après ne venez pas vous plaindre parce que c'est aussi un peu grâce à tous ceux-là que Sarkozy sera au pouvoir demain. Nous mêmes, nous ne sommes pas d'accord avec Royal sur nombre de sujets mais il nous semble qu'elle est quand même plus humaine que lui, non ? Quant à venir pinailler de sanctionner le PS, pauvre France ! C'est bien le moment. Toutes ces mesquineries commencent sérieusement à nous peser ! Et nous sommes polis !

 

Demain : Un choix de société


Par Didier Daeninckx

 

 

Demain, je voterai contre Nicolas Sarkozy, résolument, mais mon geste ne se résumera pas à faire barrage au candidat d'une droite apparemment décomplexée et rajeunie. Je ne m'exprimerai pas seulement contre un projet qui nous est présenté comme moderne et novateur par un bonimenteur rôdé aux techniques de la connivence médiatique, alors que sous le maquillage, sous le fard, il n'est pas si difficile d'apercevoir les rides des vieilles politiques libérales.

Je voterai également pour préserver l'avenir.

Je suis en effet persuadé que le choix qui nous est proposé est un choix de société.

Il suffit de revenir sur quelques déclarations, sur quelques attitudes du champion de la droite pour s'en convaincre.

Ainsi, lorsqu'il nous livre le fond de sa pensée en déclarant que la délinquance, que l'homosexualité, sont d'origine génétique… Quelque temps auparavant, le gouvernement auquel il appartenait avait tenté de faire passer l'idée d'un dépistage des "enfants à risque" et cela dès l'âge de trois ans. En avançant de pareils arguments, Nicolas Sarkozy s'inscrit dans un dispositif de pensée qui eut son apogée dans les années trente, sous la plume d'idéologues d'extrême droite, d'eugénistes, comme le docteur Alexis Carrel (voir notre article L'affaire Alexis Carrel, un Prix Nobel précurseur des chambres à gaz), auteur de "L'Homme cet inconnu". C'est cette conception qui est à la base de toute l'architecture sécuritaire de l'ex-ministre de l'Intérieur. En effet, à quoi bon insister sur les efforts de prévention, de police de proximité, d'îlotage, dès lors que l'on considère que les gènes ont pour l'essentiel tracé le parcours des individus !

Pas étonnant qu'il s'en prenne dans la foulée aux idées en mouvement de Mai 1968. Tout son dispositif de contrôle des individus, des populations, est déjà décortiqué et critiqué, son échec minutieusement expliqué, dans les travaux de Michel Foucault, comme "Surveiller, punir".

Pour faire illusion, Nicolas Sarkozy détourne l'attention au moyen du mensonge. Et on sait depuis quelques décennies que plus il est gros, plus il a de chance de passer.

Ainsi quand, confronté à l'explosion sociale des banlieues, il s'en sort par la pirouette habituelle: "J'ai tout contrôlé, et vous devez reconnaître que grâce à moi, il n'y a eu aucun mort à déplorer".

Et personne, en face, pour lui rappeler que c'est bien sa politique d'affrontement avec les populations des banlieues, la peur qu'elle inspire aussi bien chez les policiers que chez les jeunes qui est la cause de la mort de Zyed et Bouna (voir aussi notre article Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, ministre des Libertés Policières).

Ségolène Royal a bien eu raison de parler d'immoralité politique, car Nicolas Sarkozy est l'exemple le plus achevé du politicien sans scrupule.

Quand il dit, la main sur le cœur, qu'il ne fait pas la cour aux électeurs du Front national, il espère que personne ne sait, de ce côté des Alpes, que l'édition italienne de son livre programme est préfacée par Gianfranco Fini, le leader du parti néo-fasciste transalpin (voir notre article Sarkozy: Un homme si bien inspiré...).

S'il attend patiemment le ralliement de Simone Veil, c'est pour, le lendemain, lui imposer la révélation d'un Ministère de l'Identité Nationale et de l'Immigration qu'on pourrait penser tailler sur mesure pour Marine Le Pen.

Quand il prétend que son objectif est de rendre tous les Français propriétaires, il s'arrange dans le même temps pour être le seul candidat à la présidentielle à ne pas avoir rendu public l'état exact de son patrimoine. Lui, le bâtisseur, le logeur dont le bilan sur la question du logement social, à Neuilly-sur-Seine, en fait un élu délinquant! (voir notre vidéo Sarkozy: L'île de la tentation).

Même chose quand il défend nos libertés, nous promet une "démocratie irréprochable". Se souvient-on de ce rédacteur en chef de Paris-Match éjecté pour cause de clichés pris à New York, licencié pour crime de lèse majesté? Se souvient-on de ce livre interdit de publication, de ces multiples pressions sur les directions de chaînes, de journaux tenus pourtant par ses amis et jamais assez déférents?

Le summum est atteint dans les clips télévisés du candidat Sarkozy qui ne s'y promène jamais sans un casque de chantier. Il fait, sur l'écran, ami-ami avec les prolétaires, quand son ordinaire est la fréquentation des caciques du CAC 40! Bouygues pour lui c'est Martin, Lagardère c'est Arnaud, Dassault c'est Sergio, jusqu'à Rothschild qui a droit à son Edmond.

Je les imagine pliés de rire quand ils évoquent les promesses sur le paiement majoré des heures supplémentaires. Ce que propose en effet Sarkozy est une mesure votée par la gauche et que les gouvernements Raffarin puis Villepin n'ont eu de cesse de retarder, de différer!

Et si l'on est attentif à l'actualité, on apprend que les champions toutes catégories des heures supplémentaires sont les ouvriers et cadres de Airbus Industrie. En remerciement, 10.000 licenciements, et une prime exceptionnelle de 4 euros au lieu des 1.500 de l'année précédente. Le seul à s'en sortir est l'ancien pilote de la boîte qui saute accroché à un parachute doré de plusieurs milliards d'anciens francs!

On pourrait continuer longtemps ainsi, évoquer par exemple, l'alignement en gestation sur le modèle revendiqué de Nicolas Sarkozy, Georges W. Bush auquel il est allé faire des courbettes en ouverture de campagne…

Je voudrais simplement terminer sur deux images récentes, deux rassemblements de multitudes humaines qui envoyaient des messages contradictoires, et qui soulignaient bien que deux manières de vivre en ce pays nous sont proposées.

Bercy tout d'abord, tout près du ministère des Finances, avec en vedettes américaines des gens qui avaient eu maille à partir avec le service public des impôts: je veux parler de Johnny Hallyday et de Doc Gynéco. Un vieillard valeureux, je pense à ses combats pour la Bosnie, pour la Tchétchénie, un vieillard valeureux les accompagnait, André Glucksmann, qui dut, quelques minutes plus tard entendre son champion cracher sur sa jeunesse, sur ses anciens amis en désignant Mai 68 comme la cause du malaise français. Glucksmann, quelle image, épaulé par Jean-Marie Bigard… Misère de la philosophie.

Quelques ralliés s'étaient fait excuser: un Eric Besson, un Tom Cruise, scientologue américain, un Séguéla, un Bernard Tapie en négociations lyonnaises, un Roger Hanin enfin qui me confirmait dans mon opinion qu'il vaut mieux s'offrir un Navarin d'agneau plutôt qu'un Navarro d'Hanin!

La foule rassemblée au stade Charlety, le lendemain, donnait une tout autre image de fraternité et de respect.

Demain, je voterai contre Nicolas Sarkozy, résolument, mais je voterai surtout pour préserver l'avenir en soutenant le pacte présidentiel de Ségolène Royal.

Sources Amnistia net

Posté par Adriana Evangelizt

 


 

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