Emmanuelli ouvre le PS aux antilibéraux
Emmanuelli ouvre le PS aux antilibéraux
Par Paul QUINIO
Le député des Landes récuse la main tendue au parti centriste.
Confier une «mission d'étude sur la mondialisation et la souveraineté alimentaire» à José Bové, comme l'a annoncé vendredi Ségolène Royal, ne devrait pas suffire à calmer Henri Emmanuelli, premier éléphant à prendre officiellement ses distances avec la stratégie d'ouverture au centre de la candidate socialiste. Le député des Landes et représentant historique de l'aile gauche du PS a appelé vendredi à «la création d'un grand parti progressiste» avec «les antilibéraux», récusant implicitement toute alliance au centre. «Il n'y a pas de raison de perpétuer des clivages largement artificiels entre les antilibéraux et les réformistes de gauche», explique l'ancien président de l'Assemblée nationale dans un entretien au journal Sud Ouest de samedi. Mitterrandiste historique, le député des Landes s'inscrit ainsi dans la poursuite de la stratégie d'union de la gauche, définie lors du congrès de refondation du PS, en 1971 à Epinay-sur-Seine. Son entourage précisait vendredi soir qu'en aucun cas il n'était question pour l'ancien ministre du Budget de «quitter le PS». Mais au contraire de répondre au souhait de la candidate d'ouvrir les portes et les fenêtres du PS. «Ségolène Royal a raison de dire qu'il faut bouger», confie-t-il, en préconisant une ouverture... dans la direction opposée à celle choisie par la candidate. Henri Emmanuelli précise qu'il souhaite que la gauche parvienne à «battre Nicolas Sarkozy. [...] Et seule Ségolène Royal peut le faire».
Alors que Laurent Fabius est resté silencieux, un autre député des Landes, Alain Vidalies, ex-poperéniste longtemps proche d'Emmanuelli et rallié au député de Seine-Maritime, a jeudi pris ses distances avec le dialogue engagé par Royal avec François Bayrou. S'il est à ses yeux «légitime de s'adresser aux électeurs» du patron de l'UDF, «la perspective d'un accord électoral entre l'UDF et le PS, l'hypothèse d'un gouvernement avec des ministres UDF supposent une révision de la ligne stratégique confirmée lors du dernier congrès». Lui aussi «partisan du rassemblement de la gauche», Alain Vidalies estimait qu' «une telle évolution radicale, de nature à changer l'identité même du PS, ne peut s'improviser entre les deux tours d'une élection présidentielle».
Sources Libération
Posté par Adriana Evangelizt