Signatures : dernière ligne droite pour les candidats
La conduite du PS en ce qui concerne les parrainages est une honte. On voit là l'esprit égoïste de solidarité. On tire la couverture à soi et que les autres se démerdent. De quel droit interdisent-ils d'ailleurs aux élus PS de ne pas donner leurs voix à d'autres candidats ? Toutes ces manigances ne leur porteront pas chance.
Signatures: dernière ligne droite pour les candidats
La course aux parrainages entre dans sa dernière ligne droite. A deux mois du premier tour de la présidentielle, la période de collecte officielle des signatures d'élus débute jeudi, pour s'achever le 16 mars. Simple formalité pour les candidats UMP, PS, UDF et PCF, cette étape obligatoire s'avère beaucoup plus délicate pour les autres prétendants à l'Elysée. Prudence étant mère de sûreté, tous croient en leurs chances mais restent vigilants.
Pour pouvoir se présenter, chaque candidat doit déposer d'ici le 16 mars au Conseil constitutionnel une liste de 500 parrainages d'élus issus d'au moins 30 départements, sans que plus de 50 de ces signatures ne puissent provenir du même département. Ils peuvent piocher dans un réservoir d'environ 43.000 élus.
En 2002, 17.815 élus avaient accordé leurs parrainages à 16 candidats. Cette année, la chasse aux signatures aura été un effort de longue haleine chez les "petits" candidats qui ne peuvent s'appuyer sur un fort réseau d'élus.
A un mois de la date limite, tous affichent le même état d'esprit: optimisme et vigilance. Il y a ceux qui affirment avoir déjà réuni les 500 promesses. C'est le cas d'Arlette Laguiller (LO), de Gérard Schivardi, candidat du Parti des travailleurs (PT), et de Rachid Nekkaz, président du "Club des élus Allez France".
"Nous en sommes autour de 510", explique Henriette Mauthey, attachée de presse de Lutte ouvrière. "On y arrive, nous avons toutes les raisons d'être optimistes. Mais ce ne sont que des promesses".
Au PT, on se contente de dire que Gérard Schivardi a recueilli "plus de 500 signatures" depuis novembre dernier. Rachid Nekkaz, lui, affirme en disposer de 517.
D'autres n'en sont pas encore là, mais croient en leurs chances. Philippe de Villiers (MPF), Frédéric Nihous (CPNT), Corinne Lepage (Cap 21), José Bové et Olivier Besancenot (LCR) entrent dans cette catégorie.
"On avait 426 promesses de parrainages au 14 février. On a eu de très bonnes retombées après l'émission de TF1 ('J'ai une question à vous poser', du lundi 12 février, NDLR)", confie Guillaume Peltier, directeur de la campagne de Philippe de Villiers. "On est confiants, vigilants et optimistes".
Optimisme également chez José Bové. L'altermondialiste, qui s'est déclaré candidat le 1er février, a du retard mais assure avoir réuni "230 signatures". "Je suis persuadé que le 16 mars, on sera capable bien évidemment d'avoir plus de 500 signatures", ajoute-t-il.
Même sérénité pour Frédéric Nihous, candidat de Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT), qui peut se reposer sur la forte implantation locale de sa formation. "On avait 354 signatures au 14 février. Ça commence à sentir bon. On sera candidat, n'en déplaise aux autres", assure-t-il.
Comme beaucoup, il dénonce toutefois "le verrouillage et les consignes de blocage" imposés aux maires par les grands partis, désireux d'éviter le scénario du 21 avril 2002.
Olivier Martin, membre de la direction nationale de la LCR, observe aussi que "c'est toujours aussi dur avec les blocages". "Cette année, c'est un peu plus dur qu'en 2002, mais ça va le faire", assure-t-il, précisant qu'avec environ 450 promesses, "ça se passe très bien".
On est plus inquiet chez Dominique Voynet. La candidate des Verts dispose de plus de 420 promesses mais enrage contre le blocage imposé, selon son directeur de campagne Claude Taleb, par les socialistes.
"On ne comprend pas bien quelles sont les motivations du PS. Cela nous fâche un peu", explique M. Taleb. "On n'ose pas imaginer que ça puisse coincer. On est préoccupé, sérieusement, mais on a confiance de pouvoir convaincre des maires qui hésitent".
Enfin, il y a ceux qui ne décolèrent pas et exigent une réforme du système, comme Louis Alliot, secrétaire général du Front national. "Après cette élection présidentielle, la loi doit être changée car on doit trouver des critères de représentativité qui ne soient pas subjectifs et archaïques", déclare-t-il. "Il faudrait, soit assurer l'anonymat des maires, soit trouver d'autres critères de représentativité". Selon lui, Jean-Marie Le Pen peut pour le moment compter sur "un peu plus de 430 promesses".
"Nous sommes dans un pays qui est vraiment sur une voie dangereuse. Il n'y a plus du tout de démocratie", tonne de son côté Jean-Pierre Gauthier, coordinateur de la recherche des parrainages pour Nicolas Dupont-Aignan. "Avec environ 410 promesses, on n'est ni optimiste ni pessimiste"
Sources Nouvel Observateur
Posté par Adriana Evangelizt