Mort de Papon : les politiques réagissent
Mort de Papon : les politiques réagissent
# Au lendemain de la mort de l'ancien collaborateur, François Hollande a estimé que c'est "le symbole de la Collaboration de l'Etat français qui disparait".
# Pour José Bové, "Maurice Papon illustre les dérives d'une République toujours trop faible lorsqu'il s'agit de combattre l'antisémitisme et le racisme".
La classe politique ne s'est pas bousculée pour réagir à la mort samedi de Maurice Papon. C'est François Hollande qui a lancé dimanche matin les commentaires. "Maurice Papon est mort vieux et libre mais sans honneur et sans dignité", a dit le Premier secrétaire du PS. Il juge que "c'est le symbole de la collaboration de l'Etat français qui disparaît". "Je veux penser aux familles des victimes qui ont obtenu sa condamnation mais jamais de sa bouche la moindre excuse, la moindre demande de pardon", a-t-il dit sur France Inter. Pour Marine Le Pen (sur France 5) : "une des dernières figures de Vichy, après Mitterrand. J'espère que c'est une page qui est définitivement tournée maintenant".
Du côté des candidats à l'Élysée, Philippe de Villiers a déclaré dimanche que le souvenir de Maurice Papon "ne doit pas salir l'image de la France", l'associant au passage à François Mitterrand. "Papon n'est pas la France", a dit M. de Villiers lors de l'émission Dimanche + sur Canal +. Selon Arlette Laguiller, "Papon est donc mort dans son lit, tout comme Pinochet d'ailleurs, au bel âge de 96 ans... Il a eu une longue et belle vie. Il avait sur la conscience non seulement les juifs déportés, mais aussi, on n'a jamais su combien d'Algériens massacrés lors d'une manifestation le 17 octobre 1961 à Paris. Il avait aussi sur la conscience la mort de neuf manifestants communistes du fait de sa police au métro Charonne, en février 1962".
Dominique Voynet (Verts) a souligné (sur France 5) de son côté que la mort de Maurice Papon "n'enlève rien à la douleur des personnes qui ont suivi ce procès" et "aux interrogations de ceux qui se demandent comment cet homme-là a été protégé pendant si longtemps". Pour José Bové, "Maurice Papon illustre les dérives d'une République toujours trop faible lorsqu'il s'agit de combattre l'antisémitisme et le racisme". Marie-George Buffet, candidate PCF à la présidentielle, a pour sa part affirmé dès samedi que "la mort de Maurice Papon ne tourne pas la page de ses crimes". "Il aura fallu près de 60 ans pour qu'il réponde de l'envoi de milliers de juifs dans les camps de la mort. Si tardivement condamné pour ces crimes contre l'humanité, il aura bénéficié jusqu'à sa mort d'un traitement de faveur", a-t-elle déclaré.
Sources LCI
Posté par Adriana Evangelizt