Denis Pingaud, le conseilleur de José
Denis Pingaud, un communicant qui préfère l'ombre
Personne ne l'a jamais vu à une réunion. Son nom est inconnu dans les collectifs de campagne. Pourtant, c'est lui qui conseille José Bové sur sa communication : Denis Pingaud, directeur de la stratégie chez Euro-RSCG C & O, demeure discret. Conseiller en stratégie de grosses entreprises, il préfère rester en retrait. Et explique que son lien avec l'ancien leader de la Confédération paysanne relève de son "domaine personnel".
Le parcours de ce communicant l'aura fait toucher à tout. Tant professionnellement que sur le plan politique. Diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, il a débuté sa carrière au Matin de Paris, avant de devenir chargé de mission, en 1984, au cabinet de Laurent Fabius à Matignon. Il tente l'Ecole nationale d'administration (ENA), mais jette l'éponge : il préfère la communication. Et crée alors sa propre agence.
Dans ses jeunes années, il avait assidûment milité à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), jusqu'à faire partie du bureau politique de l'organisation. C'est là qu'il se lie à l'autre "conseiller" de José Bové, Christophe Aguiton. Au début des années 1980, il file au Parti socialiste (PS), ne croyant plus en la doxa trotskiste. Denis Pingaud est encore aujourd'hui très proche des réseaux fabiusiens. "C'est un ami qui donne des conseils informels sur les médias", reconnaît Claude Bartolone, bras droit de M. Fabius.
Ce quinquagénaire à l'allure élégante n'était pas un habitué des milieux altermondialistes. Ceux qu'il fréquente sont ceux de Médecins sans frontières ou du PS. C'est à l'enterrement de son frère aîné, en 1999, qu'il rencontre José Bové. François, nommé "préfet délégué" par François Mitterrand pour organiser le démantèlement du camp militaire du Larzac, était un proche du leader paysan. Denis Pingaud est séduit. Il suit José Bové au Forum social mondial de Porto Alegre (Brésil) en 2001, réalise un documentaire pour France 3, et rédige une biographie, La Longue Marche de José Bové (Seuil, 2002, 250 p.).
A un an de la présidentielle, ses deux "amitiés" ne lui posent pas de problème de cohérence. Il a cherché à jeter des ponts entre José Bové et Laurent Fabius en organisant des rencontres lors de la campagne, en 2005, pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen. 2007 risque de les éloigner. Mais M. Pingaud répond : "Fabius est le meilleur au PS pour rassembler toute la gauche. En rassembleur de la gauche radicale, Bové peut aider la gauche à gagner au deuxième tour."
Sources : Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt