Il a bien raison, José Bové ...
Il a bien raison, José Bové ...
par Raymond Lauret
Ça ne suffira sans doute pas pour que je vote pour lui. Mais je trouve qu’il a bien raison, José Bové, quand il propose que l’on change un jour les paroles de notre hymne national français et que l’on cesse de nous servir du « ... Marchons... marchons » afin « qu’un sang impur abreuve nos sillons... » !
QUE, en temps de guerre et d’occupation, on ait eu besoin de lancer aux « enfants de la Patrie » que « le jour de gloire est arrivé » et que, devant la tyrannie qui s’exerce contre nous, il importe que « l’étendard sanglant soit levé », puisque nous pouvons entendre « dans les campagnes mugir de féroces soldats », lesquels soldats, tenez-vous bien, « viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes », oui, qu’en temps de guerre et d’occupation, de telles envolées lyriques revanchardes soient chantées, cela se comprend, et on applaudit volontiers Rouget Delisle et son célèbre « chant de guerre pour l’armée du Rhin », c’est-à-dire “La Marseillaise” d’aujourd’hui.
Mais aujourd’hui ! !
Qui sont-elles ces « cohortes étrangères (qui) feraient la loi dans nos foyers » ? Qui sont-ils ces « phalanges mercenaires (qui) terrasseraient nos fiers guerriers » ? Oui, qui sont-ils, qui sont-elles, à l’heure de la mondialisation des économies, de la construction européenne, des Sommets de G7 ou de Club de 5 ? De qui parlerions-nous aujourd’hui à reprendre le quatrième refrain, celui qui dit : « Tremblez, tyrans, et vous, perfides, l’opprobre de tous les partis !... Tremblez ! Vos projets parricides vont enfin recevoir leur prix... Tout est soldat pour vous combattre... S’ils tombent, nos jeunes héros, la Terre en produit de nouveaux contre vous, tout prêts à se battre... Aux Armes, citoyens » ! ! !
Quand une équipe de France reçoit à “Saint-Denis” ou à “Bercy”, au Stade Vélodrome ou à “Pau-Orthez”, comment pouvons-nous demander au public d’accueillir l’adversaire d’un moment en se levant, le bras pointé, et en clamant à pleins poumons : « Aux armes citoyens, ... Formez vos bataillons... Marchons, marchons »... et en prévenant ces « vils despotes » que jamais, ils ne « deviendraient les maîtres de nos destinées » puisqu’alors, ils verront « qu’un sang impur abreuve nos sillons » ?... Or, c’est ce que nous faisons pour (tenter de) mettre les tricolores sur les rails de la victoire. Imaginez un instant que les sportifs que nous rencontrons - croates, néerlandais, suédois, chinois, japonais ou autre anglais - ou que les arbitres étrangers qui y officient, sifflet au poignet et règlements en tête, comprennent notre langue et saisissent nos paroles, il y aurait de quoi rentrer aux vestiaires et protester auprès des instances de l’olympisme international !
Voilà pourquoi je trouve qu’il a bien raison, José Bové...
Sources Témoignages
Posté par Adriana Evangelizt