José à la chasse aux signatures
José Bové à la chasse aux signatures
Par Matthieu ECOIFFIER
Le candidat revendique 232 parrainages acquis en quinze jours.
José Bové, qui présentait hier à Paris ses vingt porte-parole ( Libération d'hier), a placé sa campagne sous les augures d'Antigone, une «femme qui a résisté au pouvoir absolu, celui du roi».
Aujourd'hui, alors qu'il s'agit, selon le militant altermondialiste, de résister à Nicolas Sarkozy, qu'il a qualifié de «dangereux socialement et dangereux pour les droits», de «petit Bush européen» et de «va-t-en-guerre, prêt à tout pour que ce qu'il veut se réalise», une tragédie se profile : ne pas obtenir les 500 parrainages requis. «Notre dynamique est en marche, 232 signatures en quinze jours c'est très bon. Mais on est en face d'un vrai problème. La démocratie est en danger car des consignes ont été données par des partis», a dénoncé le candidat de «l'alternative à gauche», visant la consigne du PS à ses élus de réserver leur signature à la seule candidate socialiste. Et Bové, de lancer un «appel solennel aux élus pour qu'ils fassent valoir leur indépendance. Si une force comme la nôtre ne pouvait être présente le 21 avril, ce serait un déni de démocratie».
«Pressions». Sur le terrain, la chasse aux signatures tourne au casse-tête. «Dans l'Hérault, en pleine terre bovétiste, un parrainage c'est un mouton à cinq pattes. Les maires de petites communes sont soumis aux pressions des potentats locaux pour imposer le bipartisme, au syndrome du 21 avril et au chantage aux subventions», fustige Geneviève Sabathé, une militante. Difficile en effet de faire les yeux de Chimène aux élus socialistes tout en égratignant leur candidate.
Hier, José Bové n'a pas caché que Ségolène Royal n'était pas son Antigone. Il lui a reproché de ne proposer qu'un «accompagnement de la logique libérale» et de faire des promesses irréalistes puisqu'elle n'évoque pas, selon lui, la remise en cause des accords européens et des règles du libre-échange, nécessaires pour les réaliser. L'un de ses porte-parole, Yves Salesse, a jugé que les propositions socialistes «ne changent pas sérieusement la vie des gens» et ne peuvent pas «provoquer une adhésion populaire». Et d'estimer que l'augmentation de 5 % des petites retraites, promise par Ségolène Royal, «représente 30 euros par mois» . Soit «même pas un café par jour».
Sources Libération
Posté par Adriana Evangelizt