La nouvelle campagne du paysan José Bové

Publié le par Adriana EVANGELIZT

La nouvelle campagne du paysan José Bové

Le reportage de Patrice COSTA

 


L'irruption tonitruante de l'icône altermondialiste dans la bataille des présidentielles sème le trouble à gauche.

Que ce soit dans le Larzac, à Porto Alegre, à Bombay dans les champs de maïs OGM, dès que la moustache du petit trublion gaulois se pointe, une joyeuse pagaille l'accompagne. Bis repetita hier à la Bourse du travail de Saint-Denis, le lieu choisi par le staff du paysan anarcho-syndicaliste pour « décréter l'insurrection sociale contre le libéralisme économique », ce type de formule que l'intéressé affectionne quand il se produit en public et surtout devant les médias. Bové s'y est pris sur le tard, car il a hésité. Mais, lassé du manque d'audace et du sectarisme qui déchirent la gauche de la gauche, stimulé aussi par les 32.000 signatures recueillies sur une pétition de soutien lancée par ses potes du collectif antilibéral d'Aubagne début janvier, il déboule dans la campagne comme un mort de faim, fidèle à son image de « lutteur » pacifique prompt à réunir ses troupes sous la bannière de la désobéissance civile. Première étape donc à Saint-Denis, en chemise bleue et sans sa pipe fétiche, dans le fief du maire communiste dissident, Patrick Braouzec.

Une fois calmée la furia des photographes et des caméras de télé, Bové donne le ton de son alternative à gauche : « Je ne suis pas le candidat d'un parti, je ne suis pas un pro de la politique. Ma candidature est celle du rassemblement de toutes les forces de la gauche de la transformation sociale, solidaire, écologiste, antiraciste et féministe ».

A ses côtés, deux indéfectibles aficionados : Yves Salesse (Fondation Copernic) et la brune Francine Bavay, conseiller régional Vert d'Ile-de-France.


Quête de parrains


Dans la salle, d'autres déçus de l'éclatement de la bulle antilibérale sont là aussi comme l'ex-secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, Frédéric Dutoit du PCF et même Jo Le Guen, le rameur de l'Atlantique en perpétuel bras de fer avec les tankers-poubelles. Tous entendent religieusement l'Asterix du Larzac exhorter « les élus communistes, écologistes, alternatifs et socialistes anti-libéraux » à le parrainer. « Pour l'instant, nous avons une centaine de promesses », précise Francine Bavay, « mais José vient seulement de s'engager. Nous sommes très confiants, d'autant que les 125 propositions de notre programme répondent aux attentes de tous ceux qui ont rejeté le Traité constitutionnel européen au référendum de 2005 ». Sans surprise, le leader alter tape sur Sarkozy, « homme de la dissolution de l'Etat social et de sa transformation en Etat policier et carcéral » et sur Ségolène Royal, « dont le parti refuse de rompre avec la logique économique libérale ».


Yves Salesse est ravi : « José va permettre à des électeurs qui ne se seraient pas déplacés de voter à gauche. Il était temps ! Quand je vois dans des sondages que des profs sont prêts à voter Bayrou face à l'autisme du parti socialiste, il y a de quoi s'interroger sur la léthargie de cette campagne ! ».


A la tribune, le fondateur de la Confédération paysanne lance l'offensive « d'un plan d'urgence sociale », réclame « la revalorisation des minima sociaux et des bas salaires, l'instauration d'une fiscalité fortement progressive pour les hauts revenus ». Il se prononce aussi pour la fin de la Ve République, la refondation de la construction européenne et va même jusqu'à offrir « le choix à l'autodétermination pour les départements et territoires d'outre-mer », avant de conclure par l'assaut - obligatoire - contre « la capacité de nuisance » de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l'OMC.


A Aubagne le 7 février


« Les oreilles de ceux qui ont brisé l'élan de la dynamique unitaire de la gauche antilibérale vont siffler », rigole Jo Le Guen en songeant à la LCR d'Olivier Besancenot ou au PCF de Marie-George Buffet, voire même au camp de Ségolène Royal où on se montre préoccupé par cette nouvelle effervescence synonyme d'éparpillement des votes à gauche. Mercredi, Dominique Voynet a tenté de dissuader le faucheur d'OGM d'y aller... car les Verts ont toujours récolté un certain capital sympathie chez les alters. Sans succès, l'éleveur du Larzac est resté droit dans ses bottes pour labourer, en priorité, le terreau des « sans-voix », dont il s'affirme le « porte-voix », même si pour l'instant les sondages ne le créditent que de 2 à 3 % des intentions de vote. « Attendez un peu, le soufflet va monter et il ne retombera pas », assure Yves Salesse. Réponse au premier grand meeting prévu le 7 février à Aubagne.

Sources L'Est Républicain

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Présidentielle

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H
Bien sûr que ça va monter car pour l'instant, il n'y a aucun écho dans les medias.<br /> Bayrou a décollé ( comme ses oreilles ) quand il a critiqué la couverture médiatique à son endroit.<br /> Encore faut-il y croire et que José ne commence pas à dire qu'il appelera à voter Royal au 2° tour, car au 2° tour elle n'y sera pas: ce sera José et les collectifs citoyens réunis comme au plus beau jour car Buffet sera laminée donc appellera à voter Bové.
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R
Bonjour,<br />  <br /> A quel heure et à quel endroit exact se déroulera le gd meeting du 7février à Aubagne ?
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Y
cHER AMI TU AS LE SOUTIEN INDEFECTIBLE DU CONSEILLER GENERAL  DE FORT DE FRANCE YVES ANDRE JOSEPH TU PEUX ME JOINDRE AU 0696814950
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A
Juste un petit correctif... trois fois rien mais tout de memeJosé n'est pas LE fondateur de la Conf' il en a était le porte parole et est un militant mais le syndicat ne s'est pas formé que par lui...Attention aux amalgames et aux phrases faciles!!pour plus d'info sur la Conf' : www.confederationpaysanne.fr@+
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