Bové, paysan génétiquement contestataire

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Bové, paysan génétiquement contestataire

 

A 53 ans, ses moustaches et sa pipe sont devenues le logo de l’altermondialisme gaulois. Ancien porte-parole de la Confédération Paysanne, Joseph Bové, dit «José», s'engage sur les sentiers de la contestation dès 1972 comme objecteur de conscience. Deux ans plus tard, il s'installe sur le Larzac pour lutter contre l'extension du camp militaire. Il y restera, se lançant dans l'élevage de brebis et produisant du fromage.
C’est en 1987, alors qu’il se déclare volontiers «anarcho-syndicaliste» qu’il fonde la Confédération Paysanne et s'engage contre le «productivisme agricole à outrance» et la «logique libérale» du processus de mondialisation.

Coups d’éclat médiatiques


Le McDonald’s de Millau le rend célèbre. Le 12 août 1999, il démonte le chantier du restaurant, symbole de la «malbouffe», pour s'opposer aux sanctions douanières imposées par les Etats-Unis contre des produits européens. Condamné pour cette affaire, il effectue trois mois de prison en 2002. Une occasion supplémentaire de faire un coup d’éclat devant les caméras: José Bové se rend alors au volant de son tracteur jusqu'à la prison où il doit purger sa peine.

Après les manifestations contre le sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle en 1999, il acquière une notoriété internationale. Et s’affiche avec les paysans tiers-mondistes de Via Campesina ou les zapatistes du sous-commandant Marcos au Chiapas (Mexique). En 2002, il rencontre Yasser Arafat, dans son QG assiégé de Ramallah. Mais à son retour, ses propos sur les actes antisémites en France créent la polémique et ternissent quelque peu son image.

José Bové reste la figure incontournable de tous les forums sociaux, de Porto Alegre à Saint-Denis. En 2003, il est l’hôte d’un important rassemblement altermondialiste qui réunit 200.000 personnes sur le causse du Larzac.

Fort de la victoire du «non» contre le traité constitutionnel européen, il se dit en janvier 2006 «prêt à participer» à la présidentielle de 2007 à condition d'être le candidat d'union, à la gauche du Parti socialiste. Mais la mouvance antilibérale n'arrive pas à s'accorder sur un candidat unique et face aux divisions, il se retire de la course fin novembre… avant de se relancer en janvier comme un recours, soutenu par une pétition circulant sur l'internet : «J'ai un picotement dans le ventre. Si vous avez envie d'y aller, moi aussi j'ai envie d'y aller, on a envie d'y aller ensemble». Lui, il y va, de façon officielle, jeudi.

Mais l'ancien syndicaliste, adepte de la «désobéissance civique», pourrait être le premier candidat à l'Elysée à mener campagne derrière les barreaux. La Cour de cassation doit en effet rendre le 7 février sa décision sur son pourvoi contre une condamnation à quatre mois fermes pour un arrachage d'OGM fin 2005. Une situation qui, si elle est appliquée, ne serait pas forcément pour déplaire à l’Astérix du Larzac.

Sources 20 minutes

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Biographie José

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