Soutien à "L'insurrection électorale" du candidat José Bové

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Je publie l'article d'un ami nommé Jean Dornac Webmaster du site Altermonde le Village... un homme de coeur et de conviction... de surcroît, un vrai Bovéiste...

 

Soutien à « L’insurrection électorale »

du candidat José Bové

 

par Jean Dornac

Webmaster du site Altermonde le Village


 

 

Inutile, je pense, de vous dire combien je suis heureux de la décision de José Bové de se présenter à l’élection présidentielle. Les avantages d’une telle candidature sont nombreux. Plus que jamais, José va représenter un sacré « poil à gratter » pour les professionnels de la politique !

Insurrection contre l’idéologie marchande mondialisée


C’est bien en terme « d’insurrection électorale » que je ressens l’utilité de sa candidature. De plus, même si tout le monde ne le perçoit pas sous cet angle, en ce qui me concerne, je trouve très important que José soit également un adepte de la non-violence. Une révolte électorale est un acte totalement non-violent. C’est effectivement chercher à faire passer un message extrêmement fort sans la moindre violence. Car enfin, si nous sommes nombreux à voter pour lui dans peu de mois, l’un des messages que nous ferons parvenir à nos politiciens imbus de méthodes marketing, d’idéologie faite de pensée unique et du tout marchand, sera bien que nous rejetons ces notions qu’ils veulent nous imposer au forceps !

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’il est inacceptable dans la forme comme dans le fond de faire passer l’économie et ses soi disantes « lois » avant l’homme. C’est une aberration totale de forcer les hommes à se mettre au service de l’économie lorsqu’on comprend que le seul sens de l’économie, sa seule raison d’être valable, est d’être au service de l’homme ; pas au service de quelques hommes, non, mais au service de tous les humains !

Nous nous insurgeons contre ces notions dont les politiciens professionnels, les économistes, les marchands et les groupes financiers veulent faire des « lois naturelles et obligées » de la vie, parce que nous avons désormais suffisamment de recul pour voir et comprendre que ces notions appauvrissent le plus grand nombre et tuent les plus pauvres, rejetés qu’ils sont non plus dans la pauvreté, mais dans une misère particulièrement noire et inextricable.

Nous nous insurgeons contre ces notions d’un autre temps, parce qu’elles créent des « castes », des gens prétendument supérieurs et une masse prétendument inférieure.

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’elles impliquent obligatoirement un enseignement, du primaire à l’université, au rabais pour les enfants du peuple et une école élitiste pour les enfants issus de l’imaginaire « élite ».

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’elles impliquent obligatoirement une santé à deux vitesses : L’une pour les riches et aisés, l’autre pour le peuple avec ses chômeurs, ses pauvres et tous ses « laissés-pour-compte ».

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’elles impliquent obligatoirement une retraite « rabotée » au maximum quitte à transformer les futurs retraités en SDF ou en candidats à la « soupe populaire ».

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’elles impliquent obligatoirement une politique très élaborée du chômage, un chômage organisé qui fait des salariés une « variable d’ajustement », une « chose » encore moins importante que les machines.

Nous nous insurgeons contre ces notions parce qu’elles impliquent obligatoirement la rentabilisation de l’agriculture par des moyens non-naturels, comme elles impliquent nécessairement l’abus d’utilisation des produits chimiques, ces poisons dont nous avons toutes les raisons de penser qu’ils sont pour beaucoup dans le développement tragique des cancers ou encore des maladies auto-immunes. Ces notions de rentabilités à l’extrême, à l’absurde, conduisent également les dirigeants à vouloir nous imposer les OGM, cette possible folie dans ses effets sur la santé humaine et folie certaine dans l’abandon du pouvoir alimentaire entre les mains d’une poignée de multinationales dont le sens de la vie se résume à amasser des paquets de dollars et de grosses liasses d’actions. Nous les rejetons également car ces notions et ceux qui les portent, ont la prétention de croire et de dire que tout est marchandise, donc brevetable, y comprit la vie…

Nous nous insurgeons contre ces notions et tout le système induit car il est celui qui précipite l’humain et tout ce qui vit sur cette planète dans l’enfer d’un dérèglement climatique qui risque d’être la cause majeure de la disparition de toutes les formes de vie sur terre.

Insurrection contre les partis politiques professionnels


Si l’insurrection contre le système est primordiale parce que vitale, l’insurrection contre les partis politiques professionnels fait partie, elle aussi, des urgences. Le système démocratique français est bloqué et ne signifie plus rien aux yeux de toutes les personnes un peu lucides. Qu’il s’agisse de L’UMP, du FN, du PS, ou de l’UDF qu’est-ce qui les différencie ? Pas grand-chose à vrai dire. Beaucoup de leurs cadres sortent de l’ENA ou de quelques « grandes écoles ». Autant qu’on en sache, lorsqu’un énarque sort de l’école avec son diplôme, ce sont moins ses convictions politiques personnelles qui le guident vers un parti politique que ses chances d’y faire carrière. Mais à la base, formatée aux vues exclusives des enseignants de l’ENA, la pensée de ces divers futurs dirigeants de partis, hauts fonctionnaires dans les ministères ou les grands services de l’Etat, reste identique qu’ils creusent leur tanière à gauche, au centre ou à droite. Certes, ils ont été suffisamment bien formés dans leur école pour nous rédiger des discours cohérents avec ce que devrait représenter leur parti politique d’accueil. Mais lorsqu’ils parviennent au pouvoir, les différences, ils les nivellent si efficacement que nous, le peuple, nous ne pouvons plus distinguer de différences entre les partis, si ce n’est, ici ou là, quelques vagues nuances… La plus éclatante des démonstrations de cette opinion, nous a été donnée au moment du référendum sur la Constitution européenne où ces dames et messieurs étaient alignés au garde-à-vous dans un ordre et une obéissance tout à fait exemplaires… De ce fait, choisir José Bové au moment des présidentielles sera, j’en suis convaincu, le meilleur moyen de leur dire, à tous, que nous ne croyons pas en eux, que nous nous insurgeons contre le déni de démocratie qu’ils ont institué depuis des décennies et que nous ne les rejetons ! Pour ce qui concerne les partis de gauche, PC, LCR notamment, nous nous insurgeons pareillement. Ces deux partis ont tenté de nous faire croire qu’ils voulaient le changement véritable. Ils ont joué le jeu de l’union des alternatifs tant qu’ils avaient l’espérance que leur candidat serait désigné pour la présidentielle. Mais ils ont montré leur duplicité et leur refus d’unité dès que cette espérance s’est éloignée. Par là, ils ont montré qu’ils étaient indignes de recevoir notre soutien et notre bulletin de vote. Ils se sont, finalement, comportés comme les partis de droite extrême, de centre et de feu-socialistes. Nous les rejetons de la même manière, sans la moindre hésitation. Enfoncés dans leur logique de parti, une logique qui, à bien des égards, est sectaire parce qu’idéologique, il est plus que probable que ni Marie-Georges Buffet, ni Olivier Besancenot ne se désisteront pour José Bové. Qu’ils sachent que nous nous en souviendrons et agirons en conséquence lors des élections futures… Pour ma part, si José ne s’était pas présenté, j’étais prêt, pour la première fois lors d’une élection présidentielle, à m’abstenir. Et ceci, quelles qu’en auraient été les conséquences. A mes yeux, que ce soit Sarkozy, Le Pen ou Royal qui serait élu, le résultat, pour nous, pour le peuple, serait le même. Pour Sarkozy et Le Pen c’est l’évidence même, il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette qui sépare les pensées de ces deux hommes. Mais comme je l’ai déjà écrit, côté Royal, ce n’est qu’une nuance qui la sépare des deux extrémistes de droite. J’entends déjà les hurlements de certains, mais je n’ai jamais pu faire confiance au système militaire dont elle se réclame sous bien des angles ! Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais accorder ma confiance à ce système totalitaire qu’est le système militaire. Dans ce milieu-là, inutile de chercher la notion de démocratie ; c’est plutôt, l’esprit : « marche ou crève ». Nous avons vu les dégâts tragiques causés en Angleterre par Mme Thatcher appelée « la dame de fer ». Nous n’avons pas besoin d’une répétition de la même catastrophe en France.

Et si José Bové était jeté en prison ?…

Parce que les lois sont écrites par des partisans acharnés du système « tout-marchand », il est possible que José soit jeté en prison le 7 février prochain. Ce serait un nouveau cas de déni de Justice, mais cela n’aurait rien d’étonnant dans un système qui bafoue autant qu’il le peut la démocratie.

José Bové s’est expliqué, hier soir, sur ce point délicat. Sa réponse m’a ravi ! Oui, s’il est emprisonné une nouvelle fois, ce que bien sûr je ne lui souhaite pas, il poursuivra sa campagne électorale du fond de sa cellule ! Je trouve cela admirable pour plusieurs raisons :

  • D’abord, cela demande beaucoup de courage.
  • Il devra certainement lutter pour que le pouvoir ne l’en empêche pas.
  • Et puis, cela le rapproche encore plus de l’esprit de Gandhi et de la non-violence.

Gandhi a affirmé qu’il a gagné ses batailles du fond de ses prisons. Et je crois que si le ministre de la Justice décide de faire jeter José en prison, ce dernier gagnera, à cause de cette injustice ahurissante, un grand nombre de voix.
En tout cas, je suis persuadé que nous serons nombreux à relayer ses dires et écrits éventuels, en tout cas sur internet. Nous ferons tout notre possible pour qu’il ne soit pas bâillonné par le pouvoir !

Et, en ce qui me concerne, même s’il est empêché de participer à l’élection, soit par la prison, soit par la pression des partis politiques professionnels pour qu’il n’ait pas les 500 signatures d’élus, je voterai pour lui en déposant un bulletin à son nom. Et j’espère que nous serons, dans un tel cas de figure, très, très nombreux à faire de même.

Insurrection contre nous-mêmes

Il reste un dernier cas de figure à considérer quand à la nécessaire insurrection : L’insurrection contre nous-même !

Qu’est-ce que je veux dire par cette affirmation ? Je crois qu’il faut être lucide sur les causes qui ont permis l’établissement du système marchand qui écrase la plus grande partie de l’humanité. Il y a eu des idéologues, certes, des politiciens également qui, tous, ont agi pour imposer l’idéologie mortelle. Mais ils n’auraient rien pu faire si les peuples, et notamment le peuple français, n’avaient pas été complices au travers des choix électoraux, mais également par leurs choix de vie en tant que peuples ainsi qu’au niveau individuel.

La société de consommation a plu au grand nombre et j’ai déjà dit que j’ai fait partie de ceux qui s’étaient laissé prendre à ce piège. Pendant plusieurs décennies, nous n’avons pas bougé, nous n’avons pas pris conscience de la gravité de nos choix. Aujourd’hui nous en voyons les conséquences tragiques et nous réagissons.

Mais combien sommes-nous à avoir pris conscience ? Combien sommes-nous, en réalité, à être prêts à agir pour cesser de massacrer le climat ? Combien sommes-nous à vouloir cesser de considérer que les chômeurs et les pauvres vivent leurs situations parce qu’ils le veulent bien ? Combien sommes-nous à être décidés de chasser les politiciens professionnels trop liés à l’idéologie en cours ?

C’est contre cela qu’il faut que nous nous insurgions contre nous-mêmes. Nous avons tous à faire, encore et encore, notre révolution interne pour, enfin, être cohérents entre notre pensée et nos actes. Et si nous voulons éviter de devenir sectaires, je crois, je suis intimement convaincu que nous devons apprendre et prendre les chemins de la non-violence.

La candidature de José Bové nous invite à ces chemins, nous invite à grandir individuellement. A chacun de nous de faire ce qu’il peut pour cela, là où il se trouve, avec ce qu’il est et ce qu’il peut faire.

Même avec José la vie politique et sociale ne changera pas si nous ne changeons pas nous-mêmes…

Sources Altermonde le Village

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Présidentielle

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P
 Non aux individus élevés hors-sol! Restons enracinés.<br />  <br />  Citation:<br /> Interview de Natacha Polony, lauréate de la septième bourse Cioran :Dans votre précédent essai, Nos enfants gâchés : petit traité sur la fracture générationnelle, vous dénoncez la « rupture de la transmission culturelle et le discours jeuniste ambiant ». Pouvez-vous expliquer votre point de vue ?Ce livre naît d’une expérience en tant que prof, en tant que journaliste sur l’éducation et aussi d’une sorte de tristesse. C’est le constat que tout ce qui faisait les références culturelles, les grands récits, les grands mythes qui construisent la civilisation dans laquelle nous vivons est en train de s’effacer parce que les générations précédentes ne les ont pas transmis aux jeunes. De même que de nos jours on cultive les tomates hors sol, là on cultive les jeunes hors sol, coupés de toutes racines. Or on ne peut pas vivre, au sens de vivre décemment, humainement sans racines, sans souvenir de ce que l’on est, sans l’idée qu’il y a des êtres humains avant nous qui ont pensé, qui ont écrit, qui ont construit. Il est vrai que tout cela se manifeste en particulier dans l’éducation nationale qui aurait dû être le dernier rempart et qui, au contraire, a décidé d’ouvrir les bras à la modernité. Mais c’est un phénomène général dans une société de consommation et de spectacle qui a besoin de ces esprits sans mémoire pour pouvoir mieux vendre sa soupe, pour pouvoir mieux continuer à faire marcher la machine et entretenir les gens dans l’illusion que l’empire va durer mille ans. Donc on construit une sorte de présent immédiat coupé de toute référence, de toute mémoire, et la langue de ce point de vue-là joue un rôle très important puisqu’elle est aussi une forme de mémoire. J’y pense parce que Cioran est quelqu’un qui était attaché à un français très spécial, un français du XVIIe et du XVIIIe siècles. Il a choisi de s’approprier cette langue-là en abandonnant sa langue maternelle. Pourquoi ? Parce que, justement, ce français classique est une richesse et parce que c’est une façon de dire le monde et donc de le comprendre qui est essentielle. Or aujourd’hui évidemment, la plupart des enfants sont totalement privés de cette possibilité-là, leur langue est extrêmement réduite et donc c’est toute leur pensée, toute leur vision du monde qui est réduite. Donc c’est une perte de liberté terrible. "
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J
Salut Adriana, je partage tout a fait ton point de vue sur le fait que José Bové est synonyme d espoir , car il incarne une authenticitée du fait de ne pas sortir du moule de l ENA (institution matrice de la situation actuelle du pays) mais aussi par ses actes de luttes avec ses camarades et ses prises de positions concernant le lien étroit entre l économie capitaliste ultra -libérale et ses conséquences sur l éco-système sont lucides et légitimes. Ce n est pas non plus le sauveur qui va changer le cours du résultat des prochaines élections présidentielles(attendont le 16 Mars date officielle de l inscription des candidats ayant obtenus les 500 signatures)ne nous trompons pas. Mais sa candidature peut etre le moteur d'une réflexion sur la réapropriation de la politique par les citoyens lassés  de leurs non-représentations et de la démagogie des partis traditionnels. En cela ,oui, José Bové et les Collectifs Unitaires représentent un espoir,un exemple, pour tous ceux qui aspirent à un changement et une prise de conscience: qu une autre façon de faire de la politique est venue. Et ça, c est déjà une victoire pour les futures générations et pour la démocratie, la vraie, la seule, celle des Citoyens.<br /> HASTA LA VITORIA.
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