La star française de l'antilibéralisme
La star française de l'antilibéralisme
L'ancien leader paysan incarne la contestation contre le mondialisation.
Ancien leader paysan, contestataire et radical dans l'âme, José Bové, qui espère rassembler derrière sa candidature présidentielle, la « gauche de la gauche », est devenu un symbole et une vedette de la mouvance altermondialiste.
Né Joseph Bové le 11 juin 1953 à Talence, dans la banlieue de Bordeaux, l'homme à la pipe et à la moustache de gaulois est le fils d'un scientifique, spécialiste très connu des maladies des plantes.
Tout jeune, il s'est engagé sur les sentiers de la contestation, devenant, dès 1972, objecteur de conscience.
Deux ans plus tard, il s'installe sur le Larzac pour lutter contre l'extension du camp militaire. Il y restera, se lançant dans l'élevage de moutons.
« Anarcho-syndicaliste »
Se déclarant « anarcho-syndicaliste », il fonde en 1987 la Confédération Paysanne et s'engage contre le « productivisme agricole à outrance » et la « logique libérale » du processus de mondialisation. Son premier coup d'éclat sera le « démontage », le 12 août 1999, du chantier d'un restaurant McDonald's, symbole à ses yeux de la « malbouffe », pour s'opposer aux sanctions douanières imposées par les Etats-Unis contre des produits européens.
Condamné pour cette affaire, il a fait trois mois de prison en 2002, créant le spectacle en se rendant au volant d'un tracteur jusqu'à la prison où il devait purger sa peine.
Le cheveu en bataille, Bové joue d'ailleurs volontiers de sa médiatisation. Récemment, il posait ainsi sur le chantier de construction de sa maison « verte » sur le Causse.
Devenu porte-étendard de l'altermondialisme, il se manifeste lors du sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle en 1999 ou du G8 à Gênes en 2001. Il va soutenir les zapatistes du Chiapas (Mexique), les paysans palestiniens dans les territoires et participe aux forums sociaux de Porto Alegre (Brésil).
S'il balaie toute ambition politique lors de la présidentielle de 2002, il est au premier rang de la campagne du « non de gauche » au référendum européen du 29 mai 2005.
« Un picotement dans le ventre »
Fort de la victoire du « non », il se dit en janvier 2006 « prêt à participer » à la présidentielle de 2007, mais à condition d'être le candidat d'union, à la gauche du Parti socialiste. Mais la mouvance antilibérale n'arrive pas à s'accorder sur un candidat unique. Face aux divisions, il se retire à grand bruit de la course fin novembre. Avant de se relancer en janvier comme un recours, soutenu par une pétition circulant par l'internet, une fois l'éclatement consommé : « J'ai un picotement dans le ventre. Si vous avez envie d'y aller, moi aussi j'ai envie d'y aller, on a envie d'y aller ensemble ».
Sources L'Est Républicain
Posté par Adriana Evangelizt