Bové ou les dangers de la tentation de l'homme providentiel

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Article critique sur José...

Bové ou les dangers de la tentation de l’homme providentiel

de Nathanaël Uhl

Un pas de plus vers la confusion à gauche. José Bové, dont les supporteurs se sont réunis à Montreuil les 20 et 21 janvier, devrait annoncer sa candidature à l’élection présidentielle le 1er février. Devant quelque 600 personnes, il a réitéré ses appels au double retrait de Marie-Georges Buffet et Olivier Besancenot.

Outre que la méthode est un peu singulière, qui équivaut un tant soit peu à "ôtez-vous de là que je m’y mette", plusieurs points posent problème dans la démarche de l’ancien leader de la Confédération paysanne.

En premier lieu, il rajoute à la division à gauche du Parti socialiste, faisant donc le jeu de la droite. L’expérience de 2002 démontre à l’envi que la multiplication des candidatures à gauche n’est pas un facteur de mobilisation.

Par ailleurs, à entendre la teneur des propos tenus le week-end passé à l’encontre de Buffet et du PCF, la tentation Bové marque un net recul de la démarche unitaire. Si le PCF a certes imposé sa candidate dans des conditions qui n’étaient pas celles fixées au départ par les collectifs anti-libéraux, la responsabilité en revient aussi à la LCR qui a refusé de jouer le jeu unitaire, puis à José Bové lui même qui s’est retiré dans un premier temps, laissant le Parti communiste en situation sinon hégémonique tout au moins prédominante. Il est un peu cavalier de revenir ensuite à la charge, en se proclamant "unitaire" alors que Bové porte une responsabilité dans la faillite de la démarche.

Nous sommes aussi inquiets par rapport au contenu de la candidature de l’ancien leader paysan, quand on voit la nature de ses soutiens. La galaxie des "indigènes de la République", avec son cortège communautariste y tient une place non négligeable. De même que ceux qui, quelque part, "communautarisent" les luttes sociales, en pratiquant des combats sectoriels déconnectés les uns des autres. Cette galaxie mouvementiste, qui fait du mouvement social une fin autant qu’un moyen, se caractérise par une forme rénovée de l’anarcho-syndicalisme autant que par son refus obstiné de comprendre que, sans perspective politique, toute lutte est vouée à l’échec sur le long terme.

Enfin, pour ce qui nous concerne, nous ne croyons pas à l’homme providentiel, quel que soit le sexe de cet homme. La victoire électorale ne peut être l’oeuvre d’un seul individu, aussi brillant soit-il. Une victoire électorale est le fruit de la rencontre des idées de progrès avec le peuple, le mai de 1981 devrait nous le rappeler.

http://renoverdanslafidelite.over-blog.com/article-5351348.html


Sources Bellaciao

Posté par Adriana Evangelizt

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