José Bové libéré de sa garde à vue
José Bové libéré de sa garde à vue
après la destruction de maïs OGM
Le leader altermondialiste José Bové a quitté la gendarmerie dimanche soir à l'issue d'une garde à vue consécutive à la destruction samedi d'une récolte de maïs OGM en Gironde qui a failli tourner au drame, le gérant de l'exploitation ayant ouvert le feu, sans faire de blessé.
José Bové est sorti peu après 21H00, sous les acclamations d'une cinquantaine de militants anti-OGM, de la gendarmerie de Saint-Jean-d'Illac (ouest de Bordeaux), a indiqué son avocat toulousain, Me Christian Etelin.
José Bové était entendu depuis samedi après-midi pour une opération des Faucheurs volontaires qui avait visé une exploitation agricole de Lugos (Gironde), au cours de laquelle 2.000 tonnes de maïs OGM stockées dans un silo ont été rendues impropres à la consommation.
"La seule solution raisonnable, c'était de le libérer", a commenté Me Etelin rappelant que le gérant de l'exploitation agricole, qui avait tiré -sans faire de blessé- lors de la manifestation, avait été remis en liberté au bout de vingt-quatre heures de garde à vue.
A la tête de 150 Faucheurs volontaires, José Bové avait mené samedi en début d'après-midi à une opération de "traçabilité des OGM" dans l'exploitation.
Des militants avaient alors versé de l'eau et un colorant naturel dans le silo de maïs OGM, provoquant la colère du gérant qui avait ouvert le feu, sans faire de blessé, avec son fusil de chasse.
Entendu également par les gendarmes, le gérant, âgé d'une cinquantaine d'années, a été libéré dimanche en début d'après-midi, selon le parquet qui a précisé que l'enquête se poursuivait.
Désarmé par des manifestants après le coup de feu, l'homme avait également foncé avec son véhicule tout-terrain sur plusieurs voitures en stationnement.
"C'est la première fois qu'on s'en prend à nous avec un fusil", commentait dimanche le délégué régional des Faucheurs volontaires Claude Peytermann affirmant toutefois que de nouvelles actions seraient menées afin d'obtenir un moratoire sur les OGM.
Les Verts, le PCF, la LCR et les alternatifs avaient réclamé dimanche sa remise en liberté.
"José Bové ne fait qu'agir au nom du principe de précaution inscrit dans la Constitution à la demande du président de la République", avait indiqué le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère pour qui "on bafoue le droit d'expression d'un syndicaliste".
Ségolène Royal, candidate à l'investiture présidentielle socialiste, a estimé pour sa part que la lutte de José Bové était "un bon combat" tout en se déclarant "pas favorable à l'atteinte au droit de propriété".
La candidate socialiste a promis "un moratoire sur les condamnations liées aux OGM" si elle arrivait au pouvoir.
L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a dénoncé au contraire "la violence" des Faucheurs volontaires, estimant que les militants anti-OGM étaient à l'origine de la réaction de l'exploitant agricole.
"L'impunité accordée aux Faucheurs, voire les mesures d'amnistie annoncées par certains politiques, sont pour nous autant d'encouragements aux Faucheurs", a regretté le directeur de l'AGPM, Luc Esprit.
M. Bové a été placé en garde à vue alors qu'il s'était rendu à la gendarmerie pour y déposer plainte pour "tentative d'homicide".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt