José Bové annonce sa candidature

Publié le par Adriana EVANGELIZT

José Bové

José Bové annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2007

 

Le leader altermondialiste José Bové est candidat à l'élection présidentielle de 2007 pour défendre le projet d'une gauche "antilibérale, écologique, antiproductiviste et altermondialiste". Dans un entretien accordé à Libération l'ex porte-parole de la Confédération Paysanne indique être "prêt à assumer la responsabilité d'aller à l'Elysée", dans une "démarche collective", pour donner suite à la campagne et à la victoire en mai 2005 du Non français au référendum sur le traité de Constitution européennne. Il estime que la candidature socialiste, actuellement représentée par la pré-candidate Ségolène Royal, se fixe à la droite du PS et s'oriente dans "l'accompagnement du modèle économique libéral", ouvrant donc une voie "pour une candidature antilibérale à la gauche du PS". Il pense être le mieux placé pour rassembler l'ensemble du front des sympathisants et militants de gauche au-delà des partis ou organisations mouvementistes et radicales que sont notamment le Parti Communiste (Marie-George Buffet), la LCR (Olivier Besancenot) et les Verts (Yves Cochet ou Dominique Voynet). Il estime qu'une "dynamique unitaire devrait placer (sa) candidature dans le carré de tête du premier tour".


Côté programme, José Bové se cale sur les travaux accomplis ces derniers temps par les collectifs nonistes issus du 29 mai 2005 qui, entre autres "préoccupations citoyennes", se sont penchés sur les questions de sécurité de l'emploi, de lutte contre la flexibilité et de garantie des minima sociaux. Il prône notamment la poursuite de la réduction du temps de travail à 32 heures, l'augmentation du Smic, la taxation des entreprises qui délocalisent ou qui licencient tout en réalisant de gros bénéfices, le développement des énergies alternatives et le lancement de chantiers d'amélioration de l'habitat. Quelques pistes parmi d'autres susceptibles selon lui de réduire le chômage de masse. Sur le plan de la sécurité il s'oppose totalement aux programmes de militarisation et de répression sévère prônés par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy pour lutter contre la délinquance des jeunes de banlieues. Enfin, en ce qui concerne l'Europe, il suggère que la France, qui présidera l'Union Européenne en 2008, propose la réunion d'une "Assemblée constituante" des parlementaires européens en vue d'élaborer une véritable Constitution, car la France qu'il souhaite représenter n'est ni eurosceptique ni antieuropéenne.


José Bové (son vrai prénom est Joseph), est né à Talence (Gironde) le 11 juin 1953, d'un père directeur de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et d'une mère professeur de sciences naturelles. Il obtient son bac avec mention, malgré son renvoi du Lycée en 1968, avant d'entamer des études à l'Université de Toulouse, envisageant un temps de devenir prof de philosophie. Pacifiste et Antimilitariste, il milite dans les mouvements contestataires non-violents du début des années '70, voyage en Inde et fréquente la Communauté de Lanza del Vasto. Réfractaire à l'Armée, il refuse d'effectuer son service militaire et prend part en 1973 à la lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac. En 1976 il s'installe avec sa femme (Alice Monier, qu'il a rencontré à la fac en 1971) et sa fille, dans une ferme abandonnée du plateau du Larzac, sur le hameau de Montredon, où il élève des moutons. Il s'engage activement dans les luttes paysannes et antimilitaristes jusqu'à la victoire de la gauche en 1981 et l'annonce par François Mitterrand de l'abandon du projet militaire sur le Larzac. Il continue à militer pour une agriculture et une politique agricole différentes, créant fin 1981 le Syndicat des Paysans-Travailleurs de l'Aveyron puis participant à la fondation, en 1987, du syndicat agricole La Confédération paysanne dont il deviendra le porte-parole. Le paysan anarcho-syndicaliste multipliera ensuite les actions de désobéissance civile, notamment contre la malbouffe et les OGM. Il sera également présent dans le monde entier à toutes les grandes réunions et manifestations alter-mondialistes qu'il contribuera à médiatiser. Héraut de la lutte contre la mondialisation néolibérale, José Bové est l'un des membres fondateurs d'ATTAC en 1998. En août 1999, il est arrêté après le démontage d'un McDo à Millau (Aveyron) avant d'être condamné en septembre 2000 à trois mois de prison ferme. Il fera également l'objet dans les années suivantes et jusqu'à aujourd'hui encore de multiples autres condamnations, y compris de prison ferme, en particulier pour ses participations à des actions de fauchage de champs de colza ou de maïs génétiquement modifié. Sympathisant pro-palestinien, il a été arrêté par l'armée israélienne, emprisonné puis expulsé d'Israël lors d'une manifestion, avant d'être violemment agressé en France par les membres du Betar, un mouvement para-militaire juif. La communauté juive extrêmiste le désigne comme "antisémite" en lui reprochant d'avoir déclaré qu'Israël était comme les Etats-Unis "une sentinelle avancée du libéralisme sauvage".


Parmi les principaux ouvrages publiés par José Bové, signalons entre autres La Révolte d'un paysan (éditions Golias, 2000), Retour de Palestine (éditions Mille et Une Nuits, 2002), Le Monde n'est pas une marchandise (éditions La Découverte, 2004), et Pour la désobéissance civique (éditions La Découverte, 2004).

Sources : La République des Lettres

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Présidentielle

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